Investir ou pas dans l’électricité photovoltaïque ?

Petit rappel technique

Au niveau des panneaux solaires posés sur votre toit, lorsque les particules de lumière du soleil, appelées les photons, heurtent la surface mince du silicium semi-conducteur des panneaux, ils transfèrent leur énergie aux électrons de la matière. Ceux-ci se mettent alors en mouvement dans une direction particulière, créant ainsi un courant électrique qui est recueilli par des fils métalliques très fins.

L’énergie rayonnante du soleil est ainsi transformée en énergie électrique. Cette énergie électrique est un courant continu. C’est l’effet photovoltaïque découvert par Edmond Becquerel en 1839.

PrincipePV

Si vous avez en projet de produire de l’électricité avec le soleil, à partir de panneaux photovoltaïques, voici les premiers éléments à connaître avant de signer un devis*…

Rentabiliser son investissement était peu fréquent jusqu’à ces dernières années, du fait de prix excessifs pratiqués par des installateurs « chasseurs de primes et de crédits d’impôts » et souvent peu soucieux de la qualité de leurs installations. De plus, pour recevoir des aides,  existait l’obligation d’intégrer les panneaux à la toiture à la place des tuiles, entrainant parfois des problèmes d’infiltration et d’étanchéité des installations.

Ces situations disparaissent si vous faites appel à un professionnel compétent. Mais pour cela, ne pas cherchez pas sur une foire ou un salon. Les prix relevés par la dernière enquête de la revue « Que choisir » restent exorbitants : de 18.000 à 24.000 € pour 3 kWc de puissance photovoltaïque installée.

Pour une installation de  3 kWc correspondant à la puissance idéale pour une maison disposant d’un pan de toit orienté plein sud et sans ombre pouvant masquer le soleil à certains moments (arbres, immeuble, cheminée, montagne, etc.), le juste prix  se situe autour de 7.500 € TTC (attention : si vous avez besoin d’un prêt pour le financer, votre rentabilité en est très fragilisée)

Faut-il choisir l’autoconsommation totale, l’autoconsommation partielle et la revente du surplus ou encore la revente totale de la production ? 

Revente totale de l’électricité produite

En première approche, comme le recommandent les associations indépendantes Hespul et Que Choisir : préférez la vente totale de votre production électrique, à 0,18 € le kWh (contre 0,10 /kWh pour la vente du surplus). 

« Pour rentabiliser son investissement, la meilleure solution est de vendre sa production en totalité. D’un point de vue économique et  malgré la chute des prix, autoconsommer et  se contenter de la vente du surplus demeure une décision irrationnelle », confirme Mélodie de l’Épine, coordonnatrice du pôle photovoltaïque d’Hespul, l’association référente en la  matière – au point d’être en charge de la  formation des conseillers Faire (Service public d’aide et d’accompagnement à la  rénovation énergétique).

La vente totale de l’électricité se fait au tarif de 0, 1779 €/kWh. Il faut retirer au revenu généré les frais de raccordement au réseau, facturés par Enedis entre 600 et 1.400 € (une seule fois) et 43 €/an pour le Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Electricité (TURPE). 

 Autoconsommation avec vente du surplus

Si vous choisissez l’autoconsommation, optez pour la vente du surplus, sachant que d’un point de vue financier elle n’est pas la plus pertinente.

Dans cette hypothèse, l’autoconsommation d’électricité est estimée autour de 30%, souvent difficile de faire plus, même si l’on est vigilant pour faire des reports de consommation en journée en faisant tourner son lave-linge, lave-vaisselle ou encore la connexion du cumulus électrique… 

En branchant un véhicule électrique ou hybride, aux heures d’ensoleillement, il est possible d’améliorer son autoconsommation significativement, au delà de 30%.

Que choisir chiffre alors l’économie « à 0,17 €/kWh et le surplus se vend à 0,10 €/kWh. La prime d’Etat de 380 €/kWc installé s’ajoute à ce revenu ; Enedis ne facture pas de frais de raccordement (ce qui facilite le plus souvent l’installation) et le TURPE est de 10 €/an »

Dans les 2 cas : le remplacement de l’onduleur est à prévoir au cours des 20 ans de production.

Comment procéder dans vos démarches ?

  • Avant de contacter une entreprise ou un artisan, évaluez la production électrique de votre toit en entrant votre adresse sur le site: https://www.bdpv.fr/fr/verifDevis.php  ou le site : Evaluer-mon-devis-photovoltaique.info.
  • Cela vous permettra d’apprécier la valeur des chiffres avancés par les installateurs contactés ; faites réaliser 3 devis si possible. Si la production d’électricité est surestimée, ce n’est pas bon signe, de même si l’autoconsommation est estimée à 50 ou 60% pour une puissance de 3kWc…
  • L’entreprise ou l’artisan doit être certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement), qualifié QualiPV module Electricité ou Qualibat ENR module 5911 et disposer d’une assurance décennale en cours de validité.
  • Avant de conclure avec un intervenant, renseignez-vous sur les interventions qu’il a déjà effectuées dans votre région.
  • Le devis doit préciser la marque des panneaux et leur puissance, leur conformité à la norme NF EN 61215 ou NF EN 61646 et la marque de l’onduleur. 
  • Demandez si les coûts de raccordement sont inclus ou non, et ne régler le solde de la facture qu’à la mise en service et non à la pose.

Pour des renseignements complémentaires : 

Vous pouvez nous écrire ou aller sur le site indépendant de l’AGEDEN : http://www.infoenergie38.org ou sur le site de l’association HESPUL (Espace Info Energie du Rhône) ou encore sur le site de l’association BDPV (Base de Données Photovoltaïques) et leur outil d’évaluation d’un devis photovoltaïque : www.bdpv.fr/fr/verifDevis.php

Vous êtes intéressé mais une installation chez vous est impossible !

Investir dans cette énergie renouvelable est matériellement impossible dans votre situation, vous êtes locataire, votre toiture présente un masque, etc. Vous pouvez faire confiance à une des Centrales Villageoises du territoire, CV Portes de Vercors pour le sud du territoire et CV Wattisère pour le nord, y devenir bénévole ou prendre des parts sociales qui permettront de réaliser des installations de qualité productrice d'énergie sur notre territoire et entraîneront des retombées économiques locales.

* ce texte est largement inspiré d'un article  de la revue Que choisir "Electricité photovoltaïque: une opportunité à saisir" de mai 2021